Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 1.djvu/141

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confiance n’est jamais trompée. Le mauvais jour n’est pas non plus celui où la chaleur devient incommode, où les zanzares bourdonnent autour de votre lit. La brise du soir viendra vous rafraîchir, et, avec des rideaux bien fermés, vous pourrez dormir ; mais il y a des jours de crise pour la nature, où la tristesse plane sur le pays entier et pénètre au fond des alcôves, à travers les moustiquaires ; vous la respirez dans l’air qui vous apportait la veille l’insouciance et la joie. Le grand roi Louis XIV avait aussi des jours où il fermait sa porte, s’enveloppait de sa robe de chambre, tirait son bonnet sur ses yeux, grondait Monsieur le Premier, et prenait médecine par ordre de Fagon.

Ce fut un dimanche que je ressentis pour la première fois l’influence du mauvais jour. Avant que ma fenêtre fût ouverte, j’avais respiré l’atome pestilentiel ; j’aurais vainement essayé de me soustraire à son action. La mélancolie venait de dépasser les poumons et circulait déjà dans les veines. Un vent chaud et