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ville, comme les rumeurs d’un volcan prêt à éclater. Du haut de la Chartreuse de San-Martino, où les bons moines jouissent du coup d’œil le plus beau qui soit au monde, le panorama de Naples vous offre l’apparence d’une ville en révolution, tant les cris sont aigus, tant les gens courent et s’agitent sur les places et dans les rues !

Toutes les capitales se divisent en deux villes distinctes, celle de la bonne compagnie, et celle du peuple. L’une est belle, mais rétrécie, et se connaît à fond dès le premier jour ; l’autre, moins propre et moins agréable avoir, est souvent plus curieuse et plus intéressante. Pour certaines gens, Paris se réduit à une fraction des boulevards ; de même Naples n’existe pour le beau monde que dans le Tolède , au bout de la Villa-Reale. C’est dans ce jardin, situé au bord de la mer, qu’on se repose par un peu de calme et de silence ; partout ailleurs le vacarme est prodigieux. En entrant dans Tolède, vous ne voyez que des bouches ouvertes, des yeux animés, des chevaux au galop. On