Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 1.djvu/151

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est toujours pressé. On court de toutes ses forces pour aller prendre une glace, pour demander le journal, et lire la feuille des arrivées et départs, pour regarder les affiches de théâtre, pour mettre un terne à la loterie qui ne sera tirée que samedi prochain. On a raison ; la vie est courte, le temps précieux, et le plaisir trop rare. Les fiacres, qui ne sont pas assujettis comme chez nous à des stations, circulent partout à vide, et vous persécutent de leurs offres de services. Le passant qui prend une de ces calèches errantes s’y élance d’un bond, comme si l’ennemi le poursuivait. Le cocher fouette,et se dépêche de mener son homme pour en chercher un autre. Les pauvres chevaux jouent des jambes sans rien comprendre à cette fureur d’aller vite. La dalle résonne comme le tonnerre. Les charrettes elles-mêmes vont à bride abattue, comme si la paille qu’elles portent devait sauver la vie à quelqu’un. Tolède n’a point de trottoirs, et le cocher, une fois qu’il a mis sa conscience à l’aise en disant : guarda ! pousse en avant sans rien