Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 1.djvu/167

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 159 —

ment connu. Les uns l’attribuent à M. Cammerano, frère de l’écrivain de libretti ; d’autres m’ont assuré qu’elle était d’un galérien de Castellamare. Les paroles sont en dialecte napolitain, moitié comiques, moitié sentimentales. Le refrain dit : « Te voglio ben' assaïe, e tu non pienzi a me ! — je t’aime passionnément, et tu ne penses pas à moi ! » L’air, quoique simple, suit dans ses petites proportions la marche d’une cavatine. En un instant, tout le monde l’apprit. C’est encore à présent une véritable fureur ; on n’entend plus que cela. Le matin, la servante le chante en travaillant, et toujours avec une belle voix de contralto. Les rameurs qui vous mènent à Capri l’ont arrangée à trois parties et vous en régalent pendant la traversée. Les pêcheurs et les marchands d’huîtres, les bonnes d’enfants sous les arbres de la Villa-Reale, le répètent en même temps. Le piano du premier étage et la guitare du quatrième en font retentir la maison. Tous les sons, proches ou lointains, vous apportent le refrain aux oreilles. Le soir, si vous