Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 1.djvu/169

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de Pétrarque. D’ailleurs ces riches fleurs classiques, il faut les aller chercher de parti pris dans le livre où on les conserve, tandis que l’odeur légère de la fleur sauvage vient vous trouver d’elle-même. Elle entrera jusqu’au chevet de votre lit avec le zéphyr du matin ou la brise de mer. Dépêchez-vous de la goûter, car elle sera peut-être morte demain. L’une fait oublier l’autre, et le moment de la floraison une fois passé, vous n’aurez plus le même plaisir à la retrouver dans une collection.

— Mais le pauvre auteur, direz-vous, que fait-il ? où est-il ? Ne lui revient-il donc ni honneur ni profit ?

— Ce qu’il fait, je n’en sais rien. Son pays, c’est peut-être Castellamare ou Sorrente, à moins que ce ne soit Portici. L’idée lui est peut-être venue en pleine mer ou dans les montagnes. De l’honneur et du profit ? il n’y songe pas ; sans cela il se pourrait qu’il n’eût rien fait de bon. Il ignore absolument qu’on peut avec une chanson avoir un nom, une réputation, et gagner de l’argent. Si vous lui