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gorge ; pas une grande route ne serait sûre ; des brigands partout ; des jaloux, le poignard à la main, derrière toutes les tapisseries, des stylets dans toutes les manches d’habit, du poison dans les bouteilles, des trappes sous le plancher des chambres d’auberge, des in-pace dans tous les couvents, un assassin déguisé sous la figure débonnaire du vetturino ou du cameriere, des cavaliers servants et des sigisbés à côté de toutes les dames. Cette Italie de convention n’existe que dans les romans d’Anne Radcliff, qui l’inventa dans les brouillards de la Tamise.

Au contraire, selon les amis du paradoxe, il n’y aurait pas un brigand, ni un passage périlleux, ni un voleur de mouchoirs, ni un donneur de coltellate. !… une chaise de poste n’aurait été arrêtée dans les rochers de Terracine. Les Calabrois seraient des bergers de Florian. Pour peu que la discussion s’animât, on en viendrait à nier l’existence de la Calabre elle-même. Quant aux Abruzzes, on y pourrait circuler comme sur la route de