Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 1.djvu/179

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 171 —

et un enfant procède au tirage. C’est un moment d’émotion, non-seulement dans l’assemblée, mais par toute la ville. La foule est haletante. Ceux qui se croyaient assurés de gagner poussent des cris lamentables. Les cris de joie sont infiniment plus rares. Des facchini attendent l’apparition du dernier numéro pour porter la nouvelle dans les rues. Ils courent de toutes leurs forces, remettent la liste à un autre facchino posté à un certain relais, et qui part à son tour aussi vite qu’il peut aller. En un instant le tirage est connu dans tous les quartiers de Naples. Afin de mesurer la promptitude de ces télégraphes vivants, un de mes amis prit une voiture au sortir de la séance, et se fit mener au galop jusqu’à la place du Vieux-Marché ; il y trouva les numéros affichés devant un bureau de loterie.

Il y a deux sortes de gens qui se trompent également dans leurs jugements sur l’Italie, ceux qui croient aux traditions et ceux qui adoptent le contre-pied par amour du paradoxe. Selon les premiers, l’Italie serait un coupe-