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respectée ; mais avec cette susceptibilité extrême et cette manière matérielle d’envisager les choses, les spectacles sont perdus. Ce n’est pas que la religion soit sombre ni violente en Italie. Nulle part au monde elle ne paraît plus aimable. Elle ne prend jamais cette physionomie colérique ou affligée que le malheur lui a laissée en France. Les séminaires ne sont pas comme chez nous des gymnases où on se prépare à la bataille., On voit une multitude de jeunes abbés, chaussés de grandes bottes à l’écuyère, le visage épanoui par la bonne humeur et l’air tout à fait cavalier, qui ne craignent point de se promener dans la compagnie des dames, de fréquenter les cafés, de rire ou de se divertir en public. Personne ne songe à leur en faire un crime. L’église a cette douceur et cette bienveillance que donnent la santé, la puissance et la richesse, et quand les cloches de la paroisse appellent les fidèles au salut, le jeudi soir, c’est par un carillon à cinq notes, sur un air agréable et gai. Espérons donc que cette colère passera, et que les pauvres théâtres en réchapperont.