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leur exactitude que par le mérite du pinceau. On y voit le soulèvement du peuple, les massacres des nobles, l’élévation de Masaniello, sa mort, et la rentrée des Espagnols dans la ville. Or, le règne de ce pêcheur n’a duré que dix jours, et le retour de Don Juan d’Autriche n’eut lieu qu’au bout de six mois. Dans cet intervalle, M. de Guise fut chef de la république, et il n’est pas plus question de lui que s’il n’eût jamais existé ; les gens éclairés eux-mêmes ne savent pas en quoi son histoire se rattache à celle de Naples. Cependant ce prince, étant exilé à Rome sous le ministère de Mazarin, fut prié instamment par les Napolitains de venir à leur secours dans des circonstances périlleuses où un chef était nécessaire. Il vendit ses bijoux et son argenterie, partit de Rome avec quelques gentilhommes français, braves et aventureux comme lui, et, à travers mille dangers, vint aborder à Naples, où on l’accueillit avec un enthousiasme poussé jusqu’à l’ivresse. Il disciplina de son mieux des troupes fort mauvaises, rétablit le bon ordre