Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 1.djvu/198

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de leurs anciens amants. Nos théâtres reviennent volontiers aux vieux ouvrages et leur conservent toujours une place dans le répertoire. Si le goût du jour s’en éloigne trop, on en joue encore des fragments ; le Conservatoire s’en empare, et de cette façon les chefs-d’œuvre ne meurent pas absolument. En Italie, une mauvaise partition est couronnée et applaudie comme une merveille, parce qu’elle est nouvelle, puis elle va rejoindre les autres dans l’abîme du néant. Les théâtres de musique n’ont point de répertoire. L’imprésario met en répétition, pour l’hiver, une ou deux pièces les plus récentes et du maestro à la mode. Ces deux pièces font les frais de la saison entière. Elles durent autant que les feuilles des arbres. Recueillez les fruits du succès, pauvres auteurs ; à Noël vous serez défunts. Il est vrai que le moment de la vogue a de grandes douceurs. On entend partout les motifs de l’opéra. Tout le monde les sait. On se pâme de plaisir en les fredonnant. On les propose pour sujet aux improvisateurs. La musi-