Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 1.djvu/203

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trouverait toutes les conditions désirables d’une bonne existence ; mais une force supérieure lui ferme la bouche. Les théâtres se traînent à la suite des productions françaises. Vous ne voyez que M. Scribe, M. Casimir Delavigne, traduits en italien, et joués avec cette volubilité involontaire qui sied aux pièces de ce genre comme des fioritures à la musique de Rameau. L’affiche, toujours emphatique, annonce le Verre d’eau' comme l’ouvrage le plus accrédité de la littérature moderne. Pour un Français qui a vu tout cela bien joué à Paris, ces traductions composent le spectacle le moins attrayant qui se puisse représenter. Mais descendez des grands théâtres aux petits, à ceux d’un ordre trop infime pour être assujétis à une surveillance extrême, vous y retrouvez la véritable comédie nationale, qui s’alimente de l’à-propos, des travers du moment, et qui donne souvent dans son petit cercle des conseils utiles au peuple qui la soutient et l’applaudit.

Sur la place du Castello, en face des canons