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braqués à travers les grilles sur le passant, vous verrez une maison de pauvre apparence et que vous ne prendriez jamais pour un théâtre. L’entrée ressemble fort à celle d’un méchant cabaret. Un corridor bas et tortueux vous mène, par une pente rapide, dans un souterrain où est la salle de spectacle, étroite, mais propre et bien éclairée. Vous êtes à San-Carlino. À deux pas de là, sur la même place, est une autre taverne de même figure, appelée le théâtre de la Fenice. Dans ces deux petits bouges se sont réfugiés l’ancienne verve comique dont l’Italie ne perdra jamais le génie, les pièces de circonstance, les reproductions de ridicules connus et de types populaires, les discours au public, comme du temps de Scaramouche ou de Gros-Guillaume. C’est là que le fameux Lablache a commencé sa carrière dramatique ; on s’en souvient encore à Naples.

La troupe de San-Carlino se compose d’une douzaine d’acteurs excellents, francs Napolitains pour les grimaces, la vivacité, les gestes