Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 1.djvu/211

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soin ! Que d’étincelles seraient devenues de bonnes lumières, et que de cailloux renfermaient des pierres précieuses ! Pauvre Altavilia ! il est pénible de voir le talent périr ainsi dévoré par une nécessité impérieuse.

Puisque Molière prenait son bien où il le trouvait, vous pouvez croire que le poëte de San-Carlino ne se gêne pas pour emprunter à ses voisins. Drames étrangers, vaudevilles, tragédies, tout est bon à faire un plan et à convertir en farces. Vous reconnaissez le véritable génie d’improvisation de l’auteur lorsqu’un événement de la semaine, un chapitre de la chronique du jour, un article des journaux se retrouvent changés en comédies ; et jamais Altavilla ne manque à ce devoir de nouvelliste en action. L’ à-propos est sa plus grande ressource. Le théâtre de la Fenice fait de même, et la concurrence ne permet pas de négliger une occasion. Six fois au moins, pendant mes trois mois de séjour à Naples, |’aî vu ces petits théâtres amuser leur public avec des sujets de circonstance.