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Une jeune Française , établie à l’entrée de Tolède, vendait des gâteaux et des petits pains ; en sa qualité d’étrangère, on la trouvait fort belle, avec cette complaisance que nous mettrions à admirer une Napolitaine, et sa boulangerie était fort achalandée. Aussitôt l’affiche de San-Carlino annonça pour le samedi une pièce intitulée la Boulangère française.

Il y avait, à l’hôtel de la Victoire, une dame russe qui ne se montrait pas, ne sortait que la nuit et en voiture. Ce mystère fit causer les gens de la maison. Le bruit courut aussitôt que cette dame avait une tête de mort, et qu’elle voulait donner une immense fortune à qui l’épouserait, malgré cette grave imperfection. Les bonnes gens de pêcheurs et de lazzaroni, aussi crédules que don Pangrazio, s’assemblaient déjà devant l’hôtel, attendant que la dame parût, afin de voir, en se tâtant bien, s’ils n’auraient pas le courage de surmonter un premier moment de répugnance. On lut aussitôt sur l’affiche de la Fe-