Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 1.djvu/223

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 215 —

comme par le passé, en administrant des potions et des remèdes ; mais afin qu’on te prenne pour un habile homme, tu condamneras le sujet en assurant que son mal est mortel. Si au contraire tu ne me vois pas sous le lit , c’est que je ne me soucie pas encore du malade et que son heure n’est point sonnée. Alors ne t’avise pas de le médicamenter ni de lui envoyer le chirurgien, car tu m’obligerais peut-être malgré moi à le venir enlever. Donne-lui de l’eau claire, et prends tes remèdes à la locanda. Avec des mots latins et de grandes phrases, tu éblouiras les sots et tu feras des cures merveilleuses.

Polichinelle profite admirablement de ce traité d’association. On l’appelle pour un couvreur tombé du haut de la cathédrale. La mort ne se soucie guère de ce pauvre diable, et le docteur guérit son homme avec un plat de macaroni. Un grand seigneur légèrement indisposé est saisi de frayeur et a recours au célèbre médecin, qui aperçoit la Mort impatiente de charger le fardeau sur ses épaules. Quoique