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rieux, qui s’épuise à un métier pénible et nourrit sa famille à force de se démener.

Aie ! s’écrie Polichinelle, d’ov’ esser un comico di San-Carlino. Ce doit être un comédien de San-Carlino.

Le public napolitain, beaucoup plus complaisant que celui de Paris , admet tout ce qu’on veut, pourvu que la pièce soit amusante ; il n’a point comme nous une horreur particulière du fantastique, et ne creuse pas par l’habitude ces ornières profondes où se traînent nos théâtres , et qui mènent tout droit à l’ennui. Nous nous prêterons à cent absurdités puisées dans la vie réelle, et nous opposerons à une idée originale et gaie un faux bon sens têtu et une indocilité misérable d’imagination, au lieu de faire à l’amiable une convention avec l’auteur. C’est que notre désir est bien moins de nous amuser que de nous donner de l’importance , d’exprimer une opinion et de lancer des arrêts, tandis que le seul but du spectateur italien est de jouir.

Pour juger combien il y a de force et de vie