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d’évoquer les ombres des anciens sénateurs, et de montrer à toutes ces fortes têtes les résultats de leur politique : « Vous étiez d’habiles gens, leur dirait-on ; vous avez soufflé dans le cœur de vos compatriotes la haine de l’Italie, et vous auriez voulu élever vos fortunes sur les débris de tous les états voisins. Un moment de décadence est arrivé, et la république n’est plus qu’un port marchand où l’on vend de l’huile et des fruits, qu’une ville éteinte où l’artiste vient étudier, ou qu’une réunion de maisons de santé pour des Anglais poitrinaires. Vous avez laissé à vos enfants des palais superbes où ils meurent d’ennui, beaucoup d’argent qu’ils cachent dans leurs coffres ; mais point d’alliés, point d’amis ni de patrie. »