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car la ville n’en a pas fini avec son voisin. En regardant, de la place du Dôme, la pente rapide qui descend de l’Etna, et qui semble faite exprès pour conduire la lave dans l’intérieur de Catane, on s’étonne du courage et de l’insouciance d’une population qui n’a pas voulu s’éloigner de quelques lieues pour vivre paisiblement hors des atteintes du volcan. Mais si on gravit la montagne, et qu’on regarde Catane des hauteurs où Empédocle laissa ses pantoufles, envoyant la ville comme un point perdu dans l’espace, on se rassure, et on comprend combien il faut que le hasard se donne de peine pour la frapper. Il est certain cependant que l’existence de Catane est éternellement suspendue à un calcul de probabilités qui doit finir par amener son anéantissement, et que cinquante mille habitants jouent leur vie sur une martingale qu’ils perdent toujours une fois environ en quatre siècles.

Aujourd’hui, c’est une grande rareté en voyage que de rencontrer des costumes, et