Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 1.djvu/315

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 307 —

tronne d’auberge tira d’une commode des draps chiffonnés et d’une propreté plus que suspecte, qu’elle nous montra fièrement en demandant si nous avions jamais vu de la biancheria aussi ragoûtante que celle-là. Cette admiration pour son galetas me découragea complètement et coupa court à toute réclamation.

Le souper, composé d’un poulet dur, d’une omelette et d’un bon fromage appelé ricotta, nous parut délicieux. Tandis que mon compagnon se mettait au lit résolument sans rien examiner, je m’installai sur la table pour passer la nuit à lire, à la clarté d’une mauvaise lampe. Le seigneur anglais s’endormit profondément.

J'avais un exemplaire d’un roman qui a fait quelque bruit à Naples, et dont la police avait arrêté la publication. L’auteur, M. Ranieri, jeune homme de mérite, a été un moment emprisonné. Une dame qui ne le connaissait pas fut assez généreuse pour s’intéresser à son malheur, et obtint sa mise en liberté. Il ne faut pas oublier de dire que cette dame est une Française. J’ouvris le roman de Ginevra, pré-