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anberge. On nous offrit d’abord pour chambre deux cabanes sans fenêtres dont tout l’air respirable avait été absorbé. Le thermomètre y eût marqué plus de trente degrés, et je doute qu’une chandelle y eût trouvé assez d’oxygène pour rester allumée.

— Nous avons bien le salon, dit l’hôtesse ; mais nous ne le louons pas à moins de trois carlins.

— Donnez-nous le salon. Nous payerons les trois carlins, bien que cela fasse vingt-sept sous de France.

Le salon était un garde-meuble, cuisine à deux lits, encombré de caisses, de vieux bâts d’âne, de harnais, de tonneaux et de chaudrons. Des bardes, des broches et des fouets pendaient aux murailles. On avait fait d’un mauvais fourneau le magasin d’avoine. Deux tréteaux de bois vermoulu surmontés de matelas crevés, d’où sortait de la filasse de chanvre, portaient effrontément le nom de lits. Des chats campaient au milieu de ce chaos ; il fallut un combat à outrance pour les expulser. La pa-