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à regarder le soleil sortir du sein de la mer pour embraser à la fois le ciel et l’eau. Des fragments de colonnes et des traces d’une voie antique éveillèrent notre curiosité. Après deux heures de marche, nous nagions dans la joie au milieu des débris de l’ancienne Syracuse. Nous passâmes les ponts-levis et les fortifications de la ville nouvelle, et, avant le moment de la chaleur, nous étions à l’albergo del Sole, où nous avions des chambres très-propres, de bons lits, et de l’eau fraîche venant de la fontaine Aréthuse. L’Anglais eut seulement un retour de désespoir, parce qu’on lui servit par mégarde du café à l’eau de mer. Ce fut notre dernière mésaventure. L’auberge del Sole n’a qu’un petit défaut, c’est qu’on n’y mange pas. Les garçons vous regardent avec calme lorsque vous demandez à déjeuner, et vous répondent que vous n’êtes point chez un traiteur. Un pas de plus, et vous auriez le caravansérail oriental avec ses quatre murs tout nus.

En Italie, le caractère de la population change d’une ville à l’autre. La transition n’est pas