Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 1.djvu/322

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 314 —

Philoxène aimait mieux retourner que d’applaudir les vers du tyran. La plus curieuse, celle qui fait l’admiration des étrangers, est l’oreille de Denis, qui présente un phénomène d’acoustique très-mystérieux pour les Grecs, mais facile à comprendre pour un innocent candidat à l’école Polytechnique. Le plus léger son parti du fond de cette caverne devient un grand bruit par la répercussion de tous les points de la voûte. Le gardien en renouvelle sans cesse l’expérience et vous régale de l’échelle ascendante des échos, depuis le froissement d’un morceau de papier jusqu’à la détonnation d’un pistolet, qui ressemble à un coup de tonnerre. 11 suffit d’avoir fréquenté la classe de mathématiques, au collège, pour reconnaître que la voûte est taillée en forme de parabole, et que par conséquent tous les sons qui la frappent sont renvoyés en lignes droites parallèlement à l’axe de la courbe. Denis s’amusait, dit-on, à écouter les soupirs et les monologues de ses prisonniers d’une loge secrète, découverte depuis peu. Quoique ses vers fussent mauvais,