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j’ai peine à croire que ce tyran rimeur et romanesque fût absolument méchant. Une partie de ces latomie appartient au marquis de Cassale, qui en a fait des jardins charmants. Les papyrus y viennent avec la canne à sucre, préservés de la sécheresse et du vent par des remparts de rochers. Le reste dépend du couvent des capucins, et le jardin de ces heureux cénobites ne le cède que de fort peu à ceux du marquis pour le luxe et la variété des plantes.

Jusqu’alors le seigneur anglais n’était pas encore persuadé que nous en eussions fini avec notre mauvaise génie. Il fallait une bonne fortune inespérée pour lui rendre sa confiance en son étoile. Cette bonne fortune nous tomba tout à coup du ciel. Au milieu de l’ancienne ville, entre le théâtre grec et l’amphithéâtre romain, est un petit village appelé San-Nicolao, dont l’église champêtre et recouverte de joncs semble une plante sauvage sortie des ruines de la splendeur antique. Nous étions au 20 avril, qui est le jour de la fête à San-Nicolao. Vers deux heures après midi, tandis que nous