Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 1.djvu/324

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tâchions fort gravement de déchiffrer des fragments d’inscriptions, nous vîmes arriver de plusieurs côtés des bandes de jeunes gens et de fillettes, violons et guitares en tête. En un moment le désert de marbre se peupla et retentit de cris joyeux ; les tarentelles s’établirent sur les plates-formes des tombeaux. Du chemin creux de la nécropole, où nous étions assis à l’ombre, on voyait se détacher sur un ciel d’airain les couples de danseurs et les pieds nus des jeunes filles. Le seigneur anglais tira ses crayons avec le plus grand calme et se mit à dessiner, en déclarant qu’il était satisfait et payé de ses infortunes. Les danses terminées, on mangea, non sur l’herbe, mais sur les pierres et dans les latomie. Un bon père de famille, qui dînait avec ses enfants à l’entrée de la tombe d’Archimède, m’offrit une tranche de jambon et un verre de moscatella que j’acceptai avec empressement. La fête dura jusqu’au soir. Nous rentrâmes tous à la ville une demi-heure après le coucher du soleil, les uns à pied, le plus grand nombre sur des ânes, le