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vers l’Etna. Nous quittions le bord de la mer pour entrer dans la montagne. Nous traversions des vignes, des jardins d’orangers, la plupart ouverts à tout le monde, quelques-uns gardés par des bataillons carrés de cactus qui présentaient aux passants leurs grosses raquettes armées d’épines.

— Ce n’est pas sans dessein, me dit le Sicilien, que je vous ai conduit de ce côté. La seconde partie de notre histoire s’est passée dans la montagne, et vous aurez ainsi le lieu de la scène sous les yeux. L’Etna embrasse, comme vous le voyez, un rayon considérable. En comptant Catane et Taormine, il contient quatre cent mille habitants, c’est-à-dire le quart de la population de la Sicile entière. Cela ne doit pas vous étonner. Cette montagne est très-peuplée, tandis que le reste de notre pays, où il y aurait place pour six millions d’hommes, est dans une décadence qui approche du néant, mais qui cessera quelque jour. L’Etna se divise en trois parties : la région basse, où nous sommes, qui est très-riche et très-bien culti-