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La toppatelle se rappela aussitôt qu’elle avait des parents. Elle se jeta dans les bras du tailleur en s’écriant :

— Emmenez-moi, cher père ; je ne veux plus vous quitter. Ah ! que je suis heureuse de vous revoir et de retourner à la maison !

— Ce n’est pas tout, reprit le père ; il faut encore renoncer à ce coquin de ravisseur.

— Hélas ! puisque personne ne veut me marier au pauvre Zullino, je suis bien forcée de renoncer à lui ; mais je ne serai jamais la femme d’un autre.

— C’est ce que nous verrons. Monte sur ton âne et partons.

Agata courut embrasser son amant, revint caresser son père, puis elle sauta sur son âne et prit la route de Catane, où elle fit son entrée avant la nuit. Ainsi finit son premier accès de demi-folie ; mais de même que le grand don Quichotte de la Manche, elle avait encore de fort belles aventures à courir.

En me racontant l’histoire de la toppatelle, le jeune Sicilien avait dirigé notre promenade