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pendant la nuit on s’y égarerait facilement pour peu qu’on manquât de prudence ou d’attention. Vers minuit, à l’heure indiquée par le Turc, des jeunes gens qui jouaient à la porte du grand café virent passer une toppatelle enveloppée jusqu’aux yeux et dont la mante flottante ne marquait plus la taille, comme à l’église ou à la promenade. L’un de ces jeunes gens, frappé de l’air mystérieux que trahissaient à la fois la toilette et la démarche, laissa ses amis pour suivre cette dame. Il la vit traverser la place du Dôme, passer sous les arbres qui bordent le port, franchir la planche qui sert de pont au ruisseau des laveuses, et entrer dans le champ de lave. L’obscurité était profonde, et il était difficile de reconnaître le chemin. Le jeune homme s’arrêta de peur de s’égarer, et se mit à l’entrée du sentier, persuadé que la dame inconnue y reviendrait bientôt. Au bout d’un quart d’heure, il entendit plusieurs cris auxquels répondit une voix d’homme. Il lui sembla ensuite que pendant longtemps encore la