Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 1.djvu/376

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 368 —

rement combien le labyrinthe est inextricable. En outre, il ne faut pas être sujet aux vertiges pour grimper dans ces déserts, car il se présente souvent des trous où un faux pas vous ferait tomber. Les aspérités du métal exercent l’action d’une râpe sur vos chaussures, et les mettent en charpie si vous n’avez eu soin de les choisir épaisses et solides. Mais ce qui rendrait surtout dangereuse une excursion nocturne dans la lave qui borde le port de Catane, c’est la mer où cette lave descend, et la hauteur des cônes qui se sont pressés les uns contre les autres au moment de l’éruption, à cause de la pente du terrain et de la lutte entre l’eau et le feu. Il n’y a dans ce champ de lave qu’un petit sentier, comme le Turc l’avait fait remarquer à Agata. Ce sentier conduit au bord de la mer après avoir traversé le désert dans toute sa largeur, qui est d’un mille sicilien, c’est-à-dire un peu moins d’une demi-lieue. Pendant le jour, on reconnaît aisément le passage de l’homme, dont les pas ont produit quelque chose de semblable à de la terre végétale ; mais