Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 1.djvu/39

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 31 —

diquer. Enfin je m’adressai à une jeune fille qui mangeait une écuellée de pois, en compagnie d’un chat. Elle ne leva pas même la tête à mes questions et répondit : — Parlez à Nica, qui n’a rien à faire.

— Allons, Nica, dis-je à une petite fille de sept ans, conduis-moi au palais D***. La petite leva les yeux au ciel, fit claquer sa langue et remua l’index de la main droite, ce qui constitue le non italien le plus formel.

— Pourquoi ne veux-tu pas me conduire ? demandai-je.

La cagna, la cagna , répondit l’enfant.

— Eh bien, la cagna, repris-je, as-tu peur qu’elle te mange, cette chienne ? Voyons, je te donnerai deux pièces de huit sous.

A la strada si, al palazzo no.

— J’y consens ; mène-moi seulement jusqu’à la rue, j’irai tout seul au palais. Nica partit comme une flèche. Elle me guida par un dédale obscur, jusqu’à une rue large de cinq pieds, tendit la main, prit l’argent et disparut. Je m’avançai dans le coupe-gorge,