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Ce peu de mots avait piqué ma curiosité ; mais comme je n’aime pas beaucoup les récits de domestiques, je cherchais un autre narrateur. Le hasard me servit admirablement, le soir même. M. de Blanriez, consul de France et l’un des hommes les plus spirituels que je connaisse, me raconta en ces termes l’histoire de la belle Tomasina :

— Vous savez que la politique jalouse de l’Italie attira le roi Louis XII dans ce pays en 1501. Pour sacrifier Ludovic Sforza, les autres états nous ouvrirent l’entrée du Milanais, et la conquête en fut achevée en vingt jours. Une fois en si bon chemin, les armes françaises poursuivirent le cours de leurs victoires, et au bout de quatre mois La Trémouille avait planté son drapeau sur le fort Saint-Elme à Naples. La France est aussi habituée à perdre l’Italie qu’à la conquérir. Gonzalve de Cordoue nous en expulsa.

D’après les traités nous devions toujours conserver une garnison à Gênes. Deux fois les Génois s’étaient révoltés, et en 1506 ils re-