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tion du théâtre Carlo-Felice ne me sembla pas merveilleuse le premier jour ; le lendemain, je m’accoutumais déjà aux défauts, et je goûtais davantage les bonnes intentions ; à la dixième fois, je n’aurais voulu manquer le spectacle pour rien au monde. Plus de sommeil possible si je n’avais pris, en guise de souper, mon premier acte de Belisario.

La pétulance et l’exagération italiennes ne se voient nulle part aussi nettement que dans l’exécution d’un ballet, et ce genre d’ouvrage trahit un côté du caractère méridional tout à fait naïf et enfantin. Le ballet pantomime de l’Italie ressemble par le fond à l’ancien mélodrame français. Il est orné comme lui de cavernes de brigands, de fioles empoisonnées, d’un traître, d’un tyran et d’un enfant courageux. Pour bien jouir de ces représentations, il faut se mettre au point de vue d’un écolier âgé de dix ans. C’est une concession que le public de ce pays-là fait volontiers à l’auteur.

Le parterre italien s’émeut trop facilement