Aller au contenu

Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/212

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 204 —

Je ne savais trop que penser, en voyant le voiturin faire des signes de croix et les autres voyageurs claquer des dents.

— Que risquons-nous ? disait M. V… ; de perdre quelques habits râpés, des chemises en mauvais état, nos montres et bien peu d’argent ? Ce ne serait pas payer trop cher le plaisir d’être attaqués par des brigands ou d’assister à une insurrection de la Romagne. Il faut voir comment les Bolonais s’acquittent d’une révolution.

Dio santo ! répétait le voiturin, qu’allons-nous trouver à Bologne ?

— Si vous ne voulez pas marcher, dit M. V… en prenant les guides, je vais conduire vos chevaux jusqu’à la ville.

— Diables de Français ! reprit l’homme en remontant sur le siège ; ils n’aiment que le bruit, les querelles et les coups.

— C’est une calomnie, dit M. V… Nous ne méritons plus cette antique réputation.

Au bout d’une demi-heure nous étions parvenus, sans le moindre danger, à l’hôtel de