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Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/213

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la Pension suisse, où nous déjeunions de fort bon appétit. Bologne n’avait pas précisément l’air d’une ville troublée. On voyait bien sur les places des groupes de gens qui causaient à voix basse et se demandaient les nouvelles, mais on ne remarquait point de signes inquiétants de fermentation. Le musée des beaux-arts nous fut ouvert, et nous eûmes le loisir d’admirer la fameuse sainte Cécile de Raphaël, les Dominiquins et les Carraches, comme si la Romagne eût été tranquille. Bologne est la première grande ville d’Italie qui ne m’ait pas séduit. Les rues étroites, bordées de galeries sombres et basses en pierres couleur de plâtre, sont tout à fait maussades. Il semble qu’on marche sous les offices et les cuisines d’un palais, sans arriver jamais au bel endroit de la maison. On y pourrait faire deux lieues sans voir le ciel, et le regard est si borné, qu’on finit par désirer ardemment de l’air, une plaine et des horizons éloignés. Les fameuses tours peuvent être remarquables par leur élévation, mais ce sont des monuments fort disgracieux,