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Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/217

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mieux portante à présent. De tous ses monuments, celui dont elle s’enorgueillit le plus est le café Pedrocchi, vaste et royal établissement où l’on prend des glaces pour la somme de cinq sous. Ce café, babylonien pour la grandeur, grec pour l’élégance, et britannique pour la perfection du service, est dédié aux récréations de la jeunesse intelligente et laborieuse de l’Université de Padoue. Celui qui l’a fait construire, M. Pedrocchi, passe pour avoir trouvé dans les caves de sa maison un trésor enfoui du temps d’Alaric, si ce n’est même une lampe merveilleuse comme celle des Mille et une Nuits. Chaque siècle produit ses grands hommes. Padoue compta jadis Pétrarque parmi les chanoines de son église, Galilée parmi ses professeurs ; elle a aujourd’hui M. Pedrocchi, le César des limonadiers.

Les voiturins, et généralement tous les individus avec qui on fait un marché quelconque en Italie, n’ont qu’une idée, celle de vous tromper. Quarante mensonges et deux heures de démarches diplomatiques ne leur