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Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/218

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coûtent rien pottr vous arracher ce qui ne leur est pas dû. Nous avions remarqué, depuis Rovigo, que notre conducteur avait changé de figure. D’un homme de taille moyenne qu’il était à Ferrare, il se trouvait transformé en un colosse de six pieds avec un visage couvert de dartres. Le Ferrarais nous avait vendus sans permission à son confrère, personnage retors dans l’art d’exploiter l’étranger. Le Padouan ne manqua pas de nous demander à chacun une piastre de plus que le prix convenu avec son camarade. Après toutes les protestations imaginables, les prières, les serments les plus saints, il arriva par la progression usitée jusqu’à la menace de nous citer devant la police ; mais, à sa grande surprise, la piastre désirée ne sortit point de nos poches. Notre refus étant formel, le voiturin fit semblant d’aller à la police. Il descendit l’escalier d’un air furieux et remonta aussitôt :

— Je ferai observer à vos seigneuries, nous dit-il, que si je les cite au bureau de la polizia, elles manqueront le départ du chemin de fer