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chent par la porte Capuane. Bientôt la petite route de la Madone dell’ Arco, ordinairement si fraîche et si paisible, est ensevelie sous un tourbillon de poussière et encombrée de voitures qui s’accrochent et versent le mieux du monde dans les fossés. Mais enfin on arrive, et il y a place pour tous à l’entour de l’église.

La journée se partage entre deux occupations distinctes, la dévotion et le plaisir. Avant de s’amuser, on commence par écouter la messe. On s’unit par la prière à ceux qui viennent remercier ou implorer la sainte Vierge, et dans cette foule animée se heurtent les sentiments les plus opposés. Tandis que les gens favorisés adressent leur actions de grâce, et déposent leurs offrandes, d’autres moins heureux postulent et supplient avec des sanglots ; d’autres encore exhalent leurs plaintes avec une amertume déchirante. La Madone n’exauce pas tous les souhaits : elle est sourde ou impuissante pour quelques-uns. La volonté de Dieu passe avant la sienne ; elle ne peut que protéger et recommander ceux qu’elle aime.