les, avait les douze poulains merveilleux que l’Iliade nous montre « galopant sur les épis sans courber leurs tiges, et sur les eaux sans mouiller leurs pieds ». Borée exauça ces invocations : il souffla sur la mer un ouragan effroyable qui fracassa quatre cents vaisseaux de guerre, submergea la moitié de leurs équipages, et détruisit une flottille d’embarcations chargées de transports. Cette bataille navale livrée aux Perses par la tempête dura trois jours et trois nuits. Les Mages attroupés sur la rive poussaient des hurlements magiques pour la conjurer. Mais les vents grecs, sourds aux exorcismes barbares, ne leur accordèrent qu’une trêve dérisoire, le temps de reprendre haleine et de courir, d’une saute bondissante, au tournant étroit de l’Euripe, où les navires survivants étaient allés s’embusquer. Là l’orage reprit son élan et se rua de nouveau sur eux, dans une attaque de nuit formidable. Il fit une large brèche dans la flotte persane, et brisa sur les récifs l’escadre détachée pour faire le tour de l’Eubée. Les trirèmes grecques, groupées sur l’autre rive, en dehors des coups de la rafale, furent presque toutes épargnées.
Cette partialité visible des éléments frappa les Perses d’effroi. Les choses faisaient place à des êtres haineux et hostiles, doués de volonté, exercés aux ruses, sachant combiner des guets-apens et ten-