à tes maux, si ce n’est Zeus ? » Elles sont femmes, pourtant, par la faiblesse comme par la pitié ; molles comme l’onde, habituées comme elle, à plier sous le moindre poids. Les réponses hautaines de Prométhée leur font peur ; elles voudraient fléchir son « âme de fer et de pierre » ; elles essayent de l’incliner à la soumission. Mais à chaque parole de prudence, il se raidit dans son défi opiniâtre. L’avenir lui appartient, après tout. Il est le maître de l’Olympien, car il possède un secret duquel dépend sa puissance. Ce secret reste dans son esprit inaccessible aux tortures. — « Ni incantations, ni paroles de miel, ni violences ne me fléchiront. Je ne lui révélerai rien avant qu’il m’ait délivré de ces liens cruels, et qu’il ait expié son offense. Je sais qu’il a soumis toute justice à sa volonté ; mais un jour il s’humiliera, quand il se sentira menacé. »
Cependant le Chœur demande qu’il lui raconte son histoire. Quel crime expie-t-il donc par un tel supplice ? Pourquoi la colère de Zeus s’est-elle si cruellement abattue sur lui ? C’est alors que Prométhée commence le récit épique qui le révèle dans toute sa grandeur ; non plus seulement donateur du Feu, mais sauveur des hommes, inventeur de toute civilisation et de toute science.
Et, d’abord, il s’est montré impartial et sage dans la grande lutte dynastique entre Cronos et Zeus, qui