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Page:Paul de Saint-Victor - Les deux masques, tome 1.djvu/332

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ESCHYLE.

le pur-sang divin de la race attique. Charidotès (Celui qui donne la grâce), il verse sur le corps de ses élèves la fleur de la beauté juvénile : Agonios, il les dresse aux essorts ardents de la course, aux jets vigoureux du disque, aux adresses et aux résistances de la lutte. Un pied sur le socle d’une des colonnes du portique, le jeune athlète, raclant avec le strigile la sueur et la poussière de ses membres, levait ses yeux vers sa statue qui tendait la palme. Il l’invoquait dans son cœur, il promettait de lui sacrifier un coq de combat, s’il remportait la victoire ; et la souplesse du dieu coulait dans ses muscles, et une vigueur généreuse fortifiait ses bras. « Ô Hermès, » — dit une épigramme de l’Anthologie, — « Callitèle te consacre son chapeau en laine d’agneau bien foulée, une agrafe à double aiguillon, un strigile, un arc tendu, une tunique usée imprégnée de sueur, des baguettes d’escrime, et son ballon toujours en mouvement. Ô Dieu qui aimes la jeunesse, reçois avec bonté ces dons d’un éphèbe ami de la règle et du devoir ! » — Une tradition merveilleuse encourageait par son exemple, aux jeux de la force, prélude des belles actions héroïques. Quand les Érétriens étaient venus assiéger Tanagre, Hermès s’était mis à la tête des jeunes gens de la ville, et, n’ayant pour toute arme que l’étrille gymnique, il avait repoussé l’ennemi hors