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Page:Pauphilet - Contes du jongleur, 1932.djvu/145

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AUCASSIN ET NICOLETTE

Aucassin lamentant son amour.
— « Aucassin, gracieux et vaillant,
plein d’honneur, de fierté, d’élégance,
à quoi bon tant de pleurs ?
Vous ne jouirez pas de ma beauté :
votre père me hait, et tous les vôtres.
Pour vous je m’en irai en lointain pays,
je passerai la mer. »
Elle coupe de ses cheveux,
les lui tend par la fente ouverte.
Aucassin les baise, les presse,
les cache en son sein,
et puis se reprend à pleurer.

XIV

Quand il entendit que Nicolette s’en voulait aller en étrange pays, Aucassin fut tout à son chagrin.

« Non, ma douce amie, dit-il, vous ne partirez pas, ce serait me tuer.

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