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Page:Pauphilet - Contes du jongleur, 1932.djvu/170

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CONTES DU JONGLEUR

belle ; il erra tant qu’il finit par passer au carrefour des sept chemins. Et là il vit la petite logette que vous savez, toute tapissée de fleurs au dehors et au dedans. Un rayon de lune l’éclairait justement : Aucassin s’arrêta net.

« Ô Dieu ! s’écria-t-il, Nicolette a passé par ici ! Ses jolies mains seules ont pu entrelacer ces fleurs ! Pour la grâce de cet abri et pour l’amour d’elle, je veux m’y reposer cette nuit. »

Ce disant, il mit le pied hors de l’étrier. Mais le cheval était haut, et le galant rêvait si fort à sa belle qu’il tomba lourdement sur une grosse pierre et se démit l’épaule. Malgré la douleur, il parvint à attacher son cheval à une épine et à se glisser sous la logette, où il s’arrangea de son mieux sur le côté. Par une ouverture, il

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