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Page:Pauphilet - Contes du jongleur, 1932.djvu/30

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CONTES DU JONGLEUR

château les chevaliers qui passaient : il préférait Largesse à Prouesse.

Un tournoi ayant été crié par le pays, trois chevaliers qui y allaient se firent héberger au château. Deux d’entre eux étaient riches de biens, d’honneurs et d’amis ; le troisième ne possédait qu’une petite terre, mais il ne manquait pas un tournoi et ne craignait lance ni épée dès qu’il avait le heaume en tête. Tous trois parlèrent d’amour a leur hôtesse, sans qu’elle agréât ni rebutât aucun d’eux.

Le plus riche des trois lui faisait de longs discours de soi-même, de sa fortune, et lui décrivait son amour a la façon des poètes. « Ô douce et gente dame, disait-il, ô mon cœur, ma vie et ma mort, car vous me faites mourir si vous n’acceptez mon amour, même

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