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Page:Pauphilet - Contes du jongleur, 1932.djvu/31

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D’UNE TUNIQUE DE LIN

sans me payer de retour ! Le vôtre, je n’ose vous le demander, trop chétif pour avoir une amie si belle, si sage, si parfaite ! Dame, abaissez jusqu’à moi votre fier courage, et par vous je fleurirai en courtoisie, en prouesse, en magnificence. »

Ses compagnons mettaient tout leur cœur et leur savoir à faire à la dame d’aussi touchantes prières ; elle fut assez habile pour ne pas s’y laisser prendre. Le lendemain matin, tous trois reprirent leur route, aussi peu avancés l’un que l’autre.

Quelques heures après leur départ, la chatelaine choisit une de ses plus fines tuniques de lin et appela un vieil écuyer en qui elle avait toute confiance : « Tu as bien vu, dit-elle, ces trois chevaliers ? Tu vas les re-

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