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Page:Pauphilet - Contes du jongleur, 1932.djvu/47

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LE TESTAMENT DE L’ÂNE

compagnie à l’évêché, on parla de ces riches clercs, de ces prêtres avides et avares, qui, des trésors qu’ils amassent, ne donnent jamais rien à leur évêque. Notre curé fut mis sur la sellette ; il en avait du comptant, celui-là ! Toute sa vie fut racontée, glosée, comme si elle eût été sous leurs yeux, écrite en un livre. Rien n’échappa ; on lui en préta même, selon l’usage, trois fois plus qu’il n’en avait. « Mais, dit quelqu’un, il a sur la conscience certaine chose qui pourrait lui coûter cher, si on voulait : il ne s’en tirerait pas sans une belle amende.

— Qu’est-ce donc ? demande l’évêque vivement.

— Monseigneur, c’est pis que ne ferait un Sarrasin : il a enterré son âne en terre bénite.

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