Page:Pauthier - Le Ta-Hio, ou la Grande Étude, 1832.djvu/7

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sa personne (se corriger soi-même) est le fondement (de toute perfection.)

§ VII. La principale affaire (celle de se corriger soi-même) étant troublée, en désordre, comment celle qui n’est que secondaire (la famille et le royaume) serait-elle bien gouvernée ? — Traiter légèrement ce qui est le principal ou le plus important, et gravement ce qui n’est que secondaire : c’est agir contrairement à la raison.

Le chapitre du King ou Livre qui précède, contient les propres paroles de Confucius, recueillies par son disciple Thsêng-Tseu, qui les a commentées dans les dix sections ou chapitres suivans, renfermant ses propres idées, recueillies à leur tour par ses disciples. Dans les anciennes copies se trouvent quelques fautes que Tching-Tseu a corrigées : nous avons suivi ses leçons dans le texte suivant revu par nous.
Tchou-hi.


COMMENTAIRE DE THSÊNG-TSEU[1].


CHAPITRE PREMIER.


§ 1. Le Kang-Kao[2] dit : « Il était capable (Wen-Wang) de rendre à la vertu sa pureté et son éclat primitif du ciel. »

  1. Thsêng-tseu, pour prouver la vérité et la supériorité de la doctrine de son maître Confucius, recourt à des autorités tirées des anciens livres révérés des Chinois ; méthode constamment suivie par l’école de Confucius, qui semble appuyer toutes ses doctrines sur l’autorité des exemples, et non pas sur des raisons intrinsèques philosophiques tirées du raisonnement ou de la nature des choses, comme font les philosophes de l’école de Lao-tseu, et Lao-tseu lui-même, qui en a donné l’exemple à ses disciples. Le contraste est si frappant entre les deux écoles, que Confucius et ses disciples poussent l’abus de ce moyen de persuasion jusqu’à en être extrêmement fastidieux ; tandis que Lao-tseu ne cite pas une seule fois un nom historique chinois, ou tout autre quelconque à l’appui de ses doctrines, qu’il déduit plus ou moins judicieusement de la nature des choses et du cœur de l’homme, d’après des traditions que ce n’est pas ici le lieu d’exposer.
  2. Un des chapitres du Chou King, ouvrage compilé et mis en ordre par Confucius. Il a été traduit en français par Gaubil et publié par Deguignes, en 1770.