point été coupable, si votre pied (en me frappant) a pu se faire du mal ? » — Cette fois, Bhrigou, tout affligé, se repentit de son action : « Tous les jours de ma vie, jusqu’à celui-ci, se sont écoulés pour moi sans fruit ! — Je n’avais point reconnu par la méditation la puissance de l’adoration de Hari ; désormais, j’emploierai mon existence à le servir ! » — Tout troublé, il chanta ses louanges un instant, puis alla de nouveau trouver les richis, — auxquels il donna aussitôt cet avertissement : « Adorez tous Vichnou avec zèle et attention ! » — et il fut cause qu’ils répétèrent sans cesse les noms de Hari et de Lakchmî, son épouse, et demeurèrent attentifs dans le service de Vichnou.
— Et tous ils furent appliqués dans leur esprit au véritable principe de l’adoration du dieu qui tient en main l’arc de Vichnou ; avec Bhrigou, devenus éclairés, ils accomplirent beaucoup de sacrifices et visitèrent les lieux de pèlerinage.
— Un jour, dans la ville de Dvâraka, tous les Yâdavas étaient rassemblés ; — là aussi vint s’asseoir Ardjouna. Or, un brahmane perdit les fils qu’il aimait. — « Ô roi des Yâdavas (s’écria-t-il) ! écoute mes paroles ; si mes fils sont morts, ô souverain ! c’est le résultat de tes péchés. — Dès leur naissance, nos enfants sont pour nous un sujet de larmes ; (leur mère et moi) ne savons plus ce que nous allons devenir ! » — Cependant Ardjouna, l’interrogeant, lui dit : « N’y a-t-il donc ici aucune famille — qui ait pu préserver tes fils de la mort, ni quelqu’un qui puisse te rendre la joie ? — Maintenant, écoute, ô brahmane ! je te fais une promesse : si tes fils ne sont pas rappelés à la vie, que je meure moi-même ! » — Alors, le brahmane demanda à son tour : « Qui es-tu ? ô Kchatrya ! — Es-tu donc plus grand que Balarâma, que Pradyoumna ? Serais-tu Krichna, Anirouddha ? — Ceux-là, oui, pourraient remettre mes fils en santé, mais d’autres, il n’en existe pas, ô frère ! » — Alors, le prince (Ardjouna) lui expli-