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Page:Pawlowski-Voyage au pays de la quatrieme dimension - 1912.djvu/209

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LA CONJURATION DES LARVES

Ces larves, cultivées en grande quantité dans le Grand Laboratoire Central, ne furent point suffisamment surveillées. Il y en eut qui, tout naturellement, s’échappèrent au travers des murs, d’autres qui se logèrent dans des objets matériels situés aux environs du Laboratoire ; et ce fut tout aussitôt une étrange série de phénomènes bien faits pour dérouter les savants d’alors.

On vit, comme au temps des légendes antiques les plus terrifiantes, la terre s’entr’ouvrir, des êtres fabuleux germer spontanément et mourir d’un défaut de construction, comme certains monstres de la préhistoire. Il y eut des monuments publics qui se mirent à remuer, à gémir comme de véritables êtres vivants, d’autres qui s’échappèrent en masses informes au travers de la campagne, comme des blocs de matière en fusion, par suite d’un incompréhensible travail moléculaire.

Visiblement, ces larves artificielles, germées trop vite, incapables de rester isolées, remplies d’idées modernes et désorganisées par des siècles d’organisation, tentèrent d’échapper à leur formidable individualité en s’associant, au hasard de la matière, en improvisant autour d’elles des êtres hâtivement construits et mal conçus.

On put craindre un moment que ce mouvement