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VOYAGE AU PAYS DE LA QUATRIÈME DIMENSION

d’organisation ne gagnât toute la matière et ne bouleversât le monde. Fort heureusement, les phénomènes diminuèrent petit à petit, par dispersion. On eut bien, de-ci de-là, quelques apparitions déconcertantes de fantômes innommables, des mouvements bizarres d’objets matériels que l’on ne put expliquer, mais l’association de la matière ne se poursuivit pas plus avant, et les produits monstrueux de ces larves, mal accoutumés au milieu, ne tardèrent pas à périr.

L’expérience, on le devine, ne fut point renouvelée : ce fut toutefois à partir de ce moment-là que l’on commença à mieux comprendre tout ce qu’était la vie de la matière et à ne plus considérer les objets matériels comme de simples créations inférieures, indignes de l’homme. On redouta de troubler à nouveau ces réservoirs formidables de forces et d’énergies inconnues que contenait la nature ; et l’homme, prudemment, continua à vivre sa vie sur l’immense cimetière du monde qu’il savait peuplé désormais de morts-vivants