des morceaux d’animaux morts, cuits sur le feu, ou des végétaux non encore décomposés. Au mur, au lieu de tableaux de distribution d’énergie, encore des fleurs et des animaux imités, soit en bronze, soit en peinture et qui s’ingéniaient à reproduire, comme aux temps de la naïveté humaine, des scènes naturelles.
Une seule invention paraissait véritablement nouvelle et pratique : c’était celle de simples mèches de coton, trempant dans de l’huile minérale et qui, allumées par le bout, procuraient de la lumière sans canalisations, sans usines génératrices, en un mot sans aucun dispositif social. C’était là un véritable chef-d’œuvre d’invention des savants du Grand Laboratoire Central.
Le couple qui vivait là était composé de très beaux spécimens de la race humaine. Les Savants absolus avaient surnommé la femme-échantillon la Reine, pour rappeler ainsi, par analogie avec les colonies d’abeilles, le rôle de reproduction qu’elle était appelée à jouer.
Quant à l’homme, en raison de ses occupations favorites, on lui avait donné un surnom ancien et vieillot : on l’appelait le Poète.
Ces deux êtres vivaient une vie étrange, complètement isolés dans ce nouveau paradis scientifique, n’ayant de rapports qu’avec le Grand