Page:Pawlowski-Voyage au pays de la quatrieme dimension - 1912.djvu/255

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
247
LE MASSACRE DES HOMUNCULES

Il y eut même à ce moment d’étranges homuncules de laboratoire auxquels on transmit artificiellement le fluide nerveux emprunté à certains animaux et qui, petit à petit, parurent donner des signes évidents d’indépendance et d’initiative.

Un peu partout, avec trop d’empressement du reste, on favorisa ce développement instinctif des homuncules. On épia avidement chez eux l’éclosion de vices humains ; avec complaisance on encouragea leurs caprices ; on développa leurs désirs. Tout cela ne fut qu’une simple distraction de savants supérieurs, jusqu’au jour où l’on s’aperçut, avec terreur, que les initiatives individuelles, que les vices des homuncules n’étaient point du tout ceux que l’on espérait.

Loin de reproduire les tares habituelles de l’humanité, les homuncules semblaient, petit à petit, s’entendre entre eux, adopter de mystérieuses lignes de conduite, comprises d’eux seuls et qui ne tendaient à rien moins qu’à détruire, d’un seul coup, la royauté de l’homme.

Uniquement construits suivant la logique scientifique, les homuncules s’adaptaient étroitement au monde nouveau ; mieux que le vieil Homme, ils paraissaient pouvoir prendre la direction de la civilisation nouvelle.

Lorsque leurs projets furent dévoilés, ce fut une